A quelques kilomètres au nord de Gap, le Pays de Buëch (prononcez « buèche ») est l’un des 9 pays qui constituent le département des Hautes Alpes
Sur cette terre appelée la Provence des Montagnes, pousse une lavande d’une grande qualité qui sert de base à la fabrication des huiles essentielles et des eaux florales. Pour comprendre comment se fabrique ce liquide si demandé aujourd’hui, il faut se rendre à Rosans, sur un domaine appelé «La Rivière des Arômes». Derrière le nom bucolique, point d’équipes de fées butinant le nectar mais un drôle de bonhomme ressemblant à Rufus et règne en maître sur 26 hectares de landes devenus son terrain jeu pour la cueillette des fleurs sauvages. Installé dans la région depuis 2002, Jean-François Roussot aime le contact avec la nature. Chez lui, pas de tracteur, la cueillette se fait à la main, et dans un respect total des écosystèmes qui l’entourent. Car ce jurassien d’origine qui connaît parfaitement les plantes n’en démord pas : «La qualité finit toujours par payer» comme on dit à Foix. Un credo qui, chez lui, fait office de ligne de conduite puisque, outre le label bio, Jean-François adhère également au syndicat SIMPLES qui regroupe 80 producteurs-cueilleurs de plantes installés en zone de montagne ou dans des zones préservées et qui garantit un cahier des charges très strict, notamment en matière de préservation des ressources floristiques et de qualité de la production.
Sur son domaine, Jean-François cultive ou ramasse de la lavande mais également du millepertuis, des bleuets, de la camomille, des roses, de la sauge ou de la marjolaine… Dans les rayons de ce qu’il appelle sa « Pharmacie du bon dieu », près de 30 huiles et autant d’eaux florales auxquels viennent s’ajouter huiles de massage, sels de bains et sirops. Tous les produits sont fabriqués sur place, dans un alambic doté de vieilles cuves en cuivre des années 30 et vendus en direct ou sur les marchés bios des alentours. Aux beaux jours, Jean-François ouvre tous les jeudis à 17h les portes de son royaume naturel pour faire partager sa passion pour les fleurs. Quand on lui demande son métier, il sourit modestement et dit qu’il est cueilleur. Mais qui a déjà rencontré le bonhomme sait qu’il ne dit pas toute la vérité… Car s’il n’y a pas de fées à la Rivière aux Arômes, il y a, à coup sûr, un magicien…