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La Gaspésie au Québec : un territoire sauvage…

Après une cinquantaine de kilomètres, c’est l’arrivée à Cap Chat. C’est là, dans un restaurant de bord de route (le bureau d’accueil de Cap Chat, 10, rue Notre Dame), que se tient le bureau d’accueil de l’auberge de montagne du Chic Choc. Là aussi que nous rencontrons Jean-François, guide de montagne et responsable des randonnées à l’auberge. L’homme est taillé comme une armoire à glace, il a la poignée de main fracassante. Il nous sert de chauffeur pour une heure trente de route vers la montagne et l’auberge qui se trouve à 615m d’altitude. A l’arrivée sur les lieux, le choc visuel est à la hauteur de la splendeur des lieux. Posée au cœur du massif des Chic-Chocs, dans la réserve faunique de Matane, l’auberge se tient fièrement au cœur d’un domaine de 60 km² au coeur de la Gaspésie. Face à l’établissement, trois montagnes de 1100m d’altitude environ, le Mont Comenan, le Mont Collins et le Mont Matawees composent le terrain de jeu des futurs randonneurs. «Autour de l’auberge, vous pouvez observer pas moins de 5 milieux forestiers», explique Jean-François. «C’est comme si vous preniez l’avion entre Montréal et Kudjuak… ». A perte de vue, des forêts de Sapin Baumier, d’épinette blanche ou de Bouleau blancs qui, à l’automne donne sa couleur à la montagne. Sur place, deux possibilités de séjour : 3 ou 5 jours, une durée qui correspond aux rotations des minibus qui ramènent les clients sur la route principale. L’accès à l’auberge en voiture personnelle est interdit en toute saison. Une façon de préserver l’intégrité des lieux et la tranquillité des randonneurs. Il a fallu pas moins de 4 années pour déterminer le site idéal et construire l’auberge. Un travail de longue haleine couronné aujourd’hui par les 4 étoiles dont s’enorgueillit l’auberge. Une distinction largement méritée.

Gaspésie  l’auberge de montagne.jpg

L’accueil est à la hauteur de la chaleur des lieux, presque familial. A l’entrée, une vaste salle dotée d’une large baie vitrée donnant sur la forêt et meublée de fauteuils club donne le ton des lieux. A l’étage, la salle à manger s’organise autour d’une vaste cheminée, d’une cave à vins des plus honorables et d’un bar à whiskies dont les couleurs ambrées dansent au gré des flammes. On en vient presque à souhaiter que le mauvais temps nous oblige à rester à l’intérieur pour profiter des lieux.
Partout, un décor de bois mêle harmonieusement design et confort. L’endroit totalement isolé, n’offre pas de téléphones dans les chambres, encore moins de télé ou d’internet. Ici, un seul mot d’ordre : dé-co-nec-tion. 18 chambres seulement, dotées d’un lit king size et d’une large fenêtre sur la forêt. Pas très grandes mais qu’importe. Le temps passé dans la chambre se limite à la nuit (A partir de 193 € par nuit et par personne, tout compris). C’est dehors que se trouve le véritable intérêt des lieux. Autour de l’auberge, un domaine interdit à la chasse garantit la présence d’une faune riche et peu farouche. «C’est le seul endroit du Québec où l’on peut observer les trois cervidés, le caribou, le cerf de Virginie et l’orignal» explique Jean-François. «On peut également voir l’ours brun mais comme il a peur de l’homme, c’est le plus souvent un gros cul noir qui se sauve… » ajoute-t-il dans un sourire.
L’auberge des Chics-Choc est un condensé d’aventure et de nature que seul le Québec peut offrir. Les lieux, véritablement sauvages, sont parfaitement balisés et sécurisés et l’on peut facilement s’élancer sans guide sur les sentiers. Pour profiter pleinement des lieux, il faut se lever tôt, chose relativement aisée, décalage horaire oblige. Première étape, la machine à expressos qui offre, dès les premières heures du jour, le bonheur d’un café devant la montagne qui s’élève. Après un petit déjeuner solide mais raffiné, c’est l’heure du départ.

Le milieu montagnard qui encercle l’auberge présente un saisissant relief où se mêlent sommets et vallées profondes sillonnés par des cours d’eau. Les randonnées alternent entre 20 minutes et plusieurs heures. Seules ou guidées, elles offrent un panorama spectaculaire sur les lieux. Marches en sous bois, lacs de montagnes, chutes d’eau, dont la chute Hélène, ou sommets de 700 à 1000 mètres, les possibilités sont nombreuses et offrent, en automne, un festival de couleurs jaune, orange ou mordorée de toute beauté.

Caller l’orignal

 

orignaux de Gaspesie.jpgVéritable roi de la forêt, il est le symbole des terres gaspésiennes. «Ici, explique Jean-François, nous comptons environ 5 orignaux par km2. Comme ils savent qu’ils n’ont rien à craindre de nous, ils se laissent approcher. Ainsi, il est fréquent de croiser des orignaux lors des randonnées.» Fréquent mais pas si simple. Dès 6h du matin, des randonnées sont organisées pour tenter d’apercevoir le cervidé.
Par beau temps, la lumière y est fabuleuse. Les couleurs explosent sous le soleil levant et c’est le meilleur moment pour aller «caller» l’orignal. A l’époque du rut, le principe consiste à imiter le cri de la femelle pour faire venir le mâle. Armé d’un panache récupéré lors d’une de ses randonnées en forêt, le guide s’enfonce dans les fourrés et se livre à un singulier concert de cris et de frottements qui peut paraître curieux pour le non-initié. Si le résultat n’est pas garantit car le mâle est assez farouche, il sert de prétexte à une belle balade et offre l’occasion de croiser femelles et veaux en grand nombre.

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